Jabloir
Le jabloir ou la jabloire est un outil de tonnelier destiné à creuser le jable d'un tonneau.
On l'appelle également jablière, ruelle et verdondaine.
C'est une sorte de trusquin, dont la pointe serait remplacée par un fer à dents de scie, pour entailler la rainure. Il peut aussi s'apparenter au rabot : un fer logé dans un fût en bois et maintenu par un coin.
La verdondaine est une variété de jabloir employé pour faire le jable des tonneaux de petit diamètre. La platine porte-fût a souvent la forme d'un chapeau de gendarme. Il a pour synonyme ruelle à chanteau.
Selon la région, l'utilisation, l'artisan qui a fait lui-même son outil, on trouve des jabloirs de formes et de dimensions très variées.
Le jable, parfois nommé la grève, c'est la rainure pratiquée au sommet des douves dans laquelle le fond vient se loger.
Pour tirer le jable, le tonnelier tient son jabloir à deux mains et lui donne un mouvement de va-et-vient. Il se place de profil par rapport au fond de la barrique. La platine est maintenue bien à plat sur le bord du tonneau.
Pour effectuer cette opération, le jablage, le tonneau est placé sur le basset ou chaise à rogner et, au fur et à mesure de l'avancement du travail, on le fait tourner.
Le jabloir est constitué de trois éléments : une platine, un fût et un fer.
- La platine est une solide planche rectangulaire de bois dur, de quatre centimètres d'épaisseur, d'environ une quinzaine de centimètres de large, par une trentaine de long. Elle est percée dans l'axe de sa largeur et environ au tiers de sa longueur d'une ouverture carrée de quatre centimètres, pour le passage du fût. Au sommet de cette ouverture, une lumière est ménagée pour introduire une clef. A l'opposé, sur le petit côté, une échancrure en demi-cercle est ménagée pour la prise de main. Cette pièce de bois est renforcée sur une face d'une plaque métallique, là où frotte l'embout de la douve. Sur la face opposée, pour l'alléger, elle est défoncée sur un centimètre, à l'exception d'un losange autour du trou carré, pour assurer un meilleur maintien du fût. Ce losange peut être un cœur, une feuille d'acanthe ou tout autre motif décoratif sculpté.
- Le fût est en chêne, de section carrée et d'une trentaine de centimètres de long, il pénètre dans la platine où il est maintenu par une clef. Une de ses extrémités est tournée, c'est la poignée. Ce fût possède, lui aussi, une lumière dans laquelle on introduit le fer et sa clef de fixation.
- Le fer est aussi appelé le rat. Il est constitué de deux pièces. L'une est une plaque d'acier, terminée en arrondi ; elle prend appui sur le bord du tonneau et sert de guide de profondeur. Elle est repliée aux extrémités pour servir de logement à l'autre ; c'est aussi une plaque épaisse, mais garnie de six dents, affûtées et avoyées comme une scie. Ces fers sont terminés chacun par une queue ; celles-ci rentrent dans la lumière du fût, où elles sont maintenues en place par une clef en chêne.
Sources : Le toupin : N°20, novembre 1986, page 4 ; N°59, septembre 1996, page 8 ; N°60, décembre 1996, page 8.
Ce jabloir possède une platine en noyer de 165 x 335 millimètres, épaisseurs 30 et 40mm, et un fût en chêne de 42 x 42 x 300mm.