Rabots (généralités)
Le nom de rabot englobe une grande variété d'outils servant à aplanir le bois ou à le moulurer.
Ils sont tous composés d'un fer (ciseau ou gouge) que l'on place dans l'ouverture inclinée (la lumière) d'un parallélépipède rectangle en bois appelé le fût, en le serrant au moyen d'un coin (clef), après l'avoir fait déborder très faiblement sous la semelle.
Le fût est taillé dans du bois très dur (le cormier est le bois qui convient le mieux) et bien dressé. Sa surface inférieure doit être parfaitement plane. Au milieu de l'épaisseur du fût et à peu près à égale distance des deux bouts, on creuse un trou appelé lumière. Ce trou évasé, grand en haut, n'est plus qu'une fente en-dessous, afin que le copeau que le fer détache ne puisse plus sortir dès qu'il y est engagé. L'intérieur de la lumière a deux épaulements contre lesquels le coin s'appuie. L'inclinaison du fer varie autour de 45° selon la dureté du bois à travailler. Plus elle est inclinée, plus le rabot a de mordant.
Les rabots prennent des formes et des dimensions diverses selon le travail à exécuter. On peut les répartir en deux groupes :
- Les rabots à fer traversant, qui tous façonnent le bois à plat. Ils ont par conséquent le fer rectiligne au taillant et une lumière ouverte vers le haut. Le plus grand est la colombe du tonnelier, le plus petit le rabot du luthier. Entre ces deux, on peu citer la galère, le riflard, le sabot, la varlope...
- Les rabots à fer latéral : ce qui les caractérise, c'est que leur lumière est réduite à ce qui est nécessaire pour coincer le fer et la clef qui la remplissent entièrement. C'est pourquoi, contrairement aux rabots à fer traversant, on ne déchausse pas le fer par une percussion à l'arrière, mais en frappant sur le coin dont la tête est renforcée. Le copeau sort latéralement par un œil ouvert en entonnoir.
Tous ces rabots possèdent sur le côté un guide dépassant la semelle, qui s'appuie sur la surface du bois à travailler. Parfois ce guide est taillé dans la masse, parfois c'est une pièce de bois rapporté sur la joue du rabot.
Certains ont une semelle de renforcement.
Les modèles les plus importants ont parfois une poignée à l'arrière.
Ils se divisent en deux familles :
- Les guillaumes servent à réaliser rainures ou moulures en tout genre. Dans ce cas, on leur donne en général le nom du profil qu'ils produisent : le bec de corbin, le congé, la doucine, le feuilleret, le gorgeret, la mouchette...
- Les bouvets servent à préparer le bois pour les assemblages. C'est avec eux que l'on exécute les rainures en creux et les languettes en relief pour assembler les planches qui doivent parfaitement se joindre. C'est un outil qui est toujours guidé sur un côté et s'appuie sur la surface plane du bois à travailler.
Il y a en principe deux bouvets, celui qui fait la rainure et celui qui fait la languette. Mais parfois un seul outil permet de faire ces deux opérations.
Comme les bouvets creusent des sillons à fond plat, le nom viendrait du bœuf qui tire l'araire et creuse un sillon.