Etau
L'étau est un instrument formé de deux mâchoires que l'on rapproche à volonté à l'aide d'une vis, de façon à saisir fortement certains objets que l'on veut travailler.
Ils existent en toutes dimensions, depuis les massifs étaux de forge jusqu'aux fins étaux des bijoutiers.
Les étaux ordinaires, les plus anciens, ont les plans des mors qui se séparent suivant l'axe de pivotement de la mâchoire mobile. Cette mâchoire est commandée par un système de vis écrou, actionné par un levier. La vis doit être graissée fréquemment ; il est recommandé de la recouvrir d'une feuille de tôle ou de cuivre, pour éviter que la limaille en se mélangeant à la graisse ne produise un rodage nuisible entraînant son usure prématurée. Le corps de l'étau est en acier forgé ; les mâchoires sont retaillées et trempées.
On en distingue deux types :
- l'étau à pied, fixé à demeure sur l'établi et dont le pied s'appuie sur le sol de l'atelier ; c'est l'étau du serrurier.
- l'étau tournant se différencie du précédent par la forme de la bride qui le maintient. Son pied, dont la pointe repose dans une crapaudine (cuvette en fonte fixée au sol), pivote autour du collet qui le fixe à l'établi. Autre différence : les mâchoires sont de 16 à 20 centimètres au-dessus de la vis, ce qui permet une grande ouverture et favorise l'entenaillage des grosses pièces. C'est par excellence l'étau des ciseleurs et des orfèvres.
Les mordaches sont utilisées par le ciseleur pour recouvrir les mâchoires d'acier de l'étau, afin d'éviter toute détérioration des pièces en métal précieux pendant le serrage. On emploie le plomb pur pour le serrage des pièces en cuivre ciselé. Le monteur en bronze ajoute souvent une petite quantité de régule (antimoine), lui donnant ainsi une plus grande résistance.
Le plomb des mâchoires est fondu au chalumeau dans une grosse louche de fonte, pour être coulé ensuite dans le moule à mordaches maintenu entre les mâchoires de l'étau. Celui-ci est constitué de deux pièces symétriques coulissant l'une sur l'autre, pour obtenir la largeur voulue. Il importe de s'assurer, avant la fusion, que le moule n'est pas humide, pour éviter les projections du métal pendant la coulée.
Les pattes de fixation des étaux s'étalent largement dans la partie qui s'appuie sur l'établi pour le maintenir sur le bord. Ces pattes sont garnies de trois pointages ou rivures qui se prêtent bien à en assurer la fixation.
Elles s'achèvent souvent dans une forme qui évolue, du XVème au XVIIIème siècle, partant de la patte en palette pour aboutir à la patte en fleur de lys, en passant par une forme intermédiaire tréflée. Ce motif étant encore utilisé en serrurerie, il n'est pas rare de le rencontrer sur des outils du XIXème siècle ; son efficacité en a prolongé sa durée.
Pour les fins travaux, les orfèvres utilisent un étau en bois (en bas sur l'image).
Cet appareil est posé sur l'établi. Pour l'empêcher de glisser lors de son utilisation, une pièce en bois de section carrée est fixée sous les mâchoires. Pour éviter de griffer les délicates pièces à façonner, les mordaches sont en cuir épais.
Métier : Ciseleur, Graveur, Orfèvre, Serrurier
Usage : Outils de prise et de maintien
Domaine d'activité : Métaux précieux et pierres précieuses